Les phases de la Lune et les lunaisons
Définition des Phases Lunaires
Les phases lunaires se réfèrent aux différentes apparences que la Lune présente lorsqu'elle est observée depuis la Terre.
Le mécanisme des phases lunaires repose sur la manière dont la lumière solaire est réfléchie par la surface de la Lune.
- La nouvelle lune : lorsque la Lune se trouve entre la Terre et le Soleil, elle est pratiquement invisible depuis la Terre car éclairée du côté opposé au spectateur.
- Le premier quartier : lorsque la Lune est à un quart de son orbite autour de la Terre, la moitié de la Lune, vue depuis la Terre, est illuminée.
- La pleine lune : lorsque la Lune est derrière la Terre par rapport au Soleil, elle est complètement éclairée par celui-ci.
- Le dernier quartier : lorsque la Lune a achevé trois quarts de son orbite autour de la Terre, une autre moitié de la Lune est illuminée, mais cette fois-ci du côté opposé par rapport au premier quartier.
Durée du Cycle des lunaisons
Le Cycle des Lunaisons, ou mois lunaire, représente la période de temps nécessaire pour que la lune passe par toutes ses phases, de la nouvelle lune à la pleine lune et de retour à la nouvelle lune. Cette durée est très importante en astronomie car elle permettait aux peuples de l’antiquité de découper le temps autour d’une année. C’était un moyen simple car facilement observable.
Autour d’une année, on peut compter 12 lunaisons, avec une durée moyenne d'environ 29 jours et demi, et tous les deux ou trois ans, une 13ème lunaison vient s’ajouter.
Cette question de la 13ème lune est très intéressante car elle a suscité beaucoup de curiosité. Pourquoi 13 lunaisons ? L’année de la 13ème lune était donc objet de fascination en liaison avec des questionnements autour de l’astrologie (que nous développerons plus tard dans la partie astrologie).
Mois lunaires et mois solaires
En effet, l’astrologie, qui est essentiellement le fait d’une découpe du temps autour d’une année, donc en rapport direct avec le Soleil, produit 12 mois solaires parfaitement réguliers, bien que leur durée varie du fait de l’éloignement de la Terre sur son orbite par rapport au Soleil. Lorsqu’elle est plus proche du Soleil, périhélie, les mois sont un peu plus courts et lorsqu’elle s’en éloigne, aphélie, les mois sont un peu plus longs. Cependant, ces mois ont cette régularité qu’ils divisent les 360° d’arc en 12 parties de 30° d’arc chacune.
Revenons à la Lune. Le temps de chaque lunaison est un peu irrégulier. Il oscille entre 29 et 30 jours. Vous pourrez observer ces cycles sur le site : https://www.universal-calendar.com/pages/calendrier-lunaire-2024. Il présente des images intéressantes pour suivre l’évolution des lunaisons. En cliquant sur les flèches, vous constaterez les années à 12 lunaisons et les plus rares années à 13 lunaisons.
La durée des phases lunaires, qui varie de 6 à 9 jours, est due aux positions de l'apogée et du périgée de la Lune par rapport à la Terre.
L'apogée est le point où la Lune est la plus éloignée de la Terre, et le périgée est le point où elle est la plus proche. Ces positions influencent la vitesse orbitale de la Lune : elle se déplace plus lentement lorsqu'elle est à l'apogée et plus rapidement lorsqu'elle est au périgée, ce qui affecte la durée des phases lunaires observées depuis la Terre.
Lunaisons et Calendriers :
Les phases lunaires ont été utilisées dans la construction de calendriers lunaires et lunisolaires par différentes cultures à travers l'histoire. Bien que ces calendriers aient été largement remplacés par les calendriers solaires dans le monde moderne, ils continuent d'être utilisés à des fins liturgiques ou traditionnelles.
Synchronisation des Calendriers Luni-Solaires
Le Rôle Clé du Cycle de 19 Ans (cylce de Méton)
Depuis l'Antiquité, les civilisations ont cherché à synchroniser les calendriers lunaires et solaires pour prédire le retour de la Lune au même point, un cycle qui se produit environ tous les 19 ans. Ce besoin de concordance entre les mouvements lunaires et solaires reflète une compréhension profonde des cycles célestes qui était vitale pour l'agriculture, les fêtes religieuses, et d'autres aspects de la vie quotidienne.Les astronomes chinois avaient, par exemple, identifié et utilisé un cycle de 19 ans bien avant l'ère commune. Bien qu'il soit difficile de dater précisément l'origine de cette connaissance en Chine, elle était déjà intégrée dans le calendrier chinois dès le début de la dynastie Zhou, vers 1046 avant J.-C.
Ce système permettait non seulement de prédire les phases lunaires avec précision mais aussi d'aligner ces phases avec les saisons solaires pour les activités agricoles et les festivités traditionnelles. Leur méthode sophistiquée incluait l'ajout de mois intercalaires pour assurer que le calendrier lunaire reste en phase avec l'année solaire.
D'autres régions du monde, comme certaines cultures du Proche-Orient et de la Mésopotamie, utilisaient également des systèmes similaires pour synchroniser les calendriers lunaires et solaires. Les Babyloniens, par exemple, avaient développé des systèmes complexes d'intégration de mois intercalaires basés sur des observations astronomiques détaillées, et il est possible que leur connaissance ait influencé d'autres régions, y compris la Grèce.
En Grèce, cette connaissance des cycles lunaires a été formalisée par Méton d'Athènes en 432 avant J.-C. Le cycle métonique, comme il est désormais connu, a constitué un apport majeur dans le monde grec. Il a permis une précision accrue dans la planification du calendrier en introduisant un système où 7 années sur 19 comportaient un treizième mois intercalaire, alignant ainsi le calendrier lunaire avec l'année solaire sur une longue période.
Le calendrier juif, également un calendrier luni-solaire, intègre le cycle de 19 ans, où sept années sur dix-neuf comportent un treizième mois intercalaire, afin de synchroniser ses mois lunaires avec l'année solaire. Cette incorporation est essentielle pour que les fêtes juives, qui ont des significations agricoles et religieuses spécifiques, tombent dans les saisons appropriées de l'année solaire.
Historique de l'adoption du cycle métonique dans le calendrier juif
1. Période du Second Temple (516 av. J.-C. – 70 ap. J.-C.):
Bien que les textes de cette époque ne mentionnent pas explicitement le cycle métonique, il est possible que les connaissances astronomiques de régions voisines comme la Babylone aient influencé les pratiques calendaires juives. La captivité babylonienne (587-538 av. J.-C.) aurait pu être un moment d'échange de savoirs astronomiques, incluant les cycles d'intégration de mois intercalaires.
2. Période Talmudique (200–500 ap. J.-C.):
C’est dans le Talmud et les écrits rabbiniques de cette époque que l’on commence à voir des références claires à un système de mois intercalaires sophistiqué. Les rabbins utilisaient des calculs basés sur l’observation pour déterminer le moment d'ajouter un mois intercalaire et garder le calendrier en phase avec les saisons.
3. Fixation du calendrier par Hillel II (359 ap. J.-C.):
La contribution la plus significative à l’adoption du cycle métonique dans le calendrier juif vient de Hillel II. Face à la persécution et aux restrictions des autorités romaines, Hillel II a standardisé le calendrier juif, rendant public et fixe le système de mois intercalaires. Ce système, basé sur le cycle de 19 ans, a permis de prévoir longtemps à l'avance les dates des fêtes juives. Chaque cycle de 19 ans contient 12 années de 12 mois et 7 années embolismiques (avec un mois supplémentaire).
À quoi sert le cycle de 19 ans ?
En quoi est-il utile ?
Synchronisation des calendriers : Le cycle de 19 ans aide à aligner le calendrier lunaire, qui est naturellement plus court que l'année solaire, avec l'année solaire. Un calendrier lunaire typique compte environ 354 jours, soit 11 jours de moins que l'année solaire d'environ 365 jours. Le cycle de 19 ans, en intégrant 7 mois intercalaires au cours des 19 ans, corrige progressivement ce décalage.
Précision à long terme : En répétant ce cycle tous les 19 ans, les phases de la Lune se reproduisent aux mêmes dates solaires avec seulement une petite variation. Cela permet de prévoir avec précision le moment des événements lunaires et solaires à long terme, une nécessité pour la planification agricole et religieuse.
Stabilité et prévisibilité : Le cycle de 19 ans fournit un cadre stable et prévisible pour la gestion des calendriers sur de longues périodes. Cela est particulièrement utile dans les contextes où les dates précises des fêtes et autres événements sont essentiels pour les pratiques religieuses et sociales.
Adaptabilité : Enfin, ce cycle permet aux communautés qui l'utilisent de rester adaptées aux rythmes naturels de l'environnement, en alignant leurs activités humaines, telles que l'agriculture et les célébrations, avec les cycles astronomiques.